L'Iran veut des avions

Voilà une bonne nouvelle pour Airbus et nos salariés français et européens


La République islamique veut profiter de la levée des sanctions internationales pour renouveler sa flotte vieillissante. L'accord devrait être signé la semaine prochaine à Paris et prévoit l'acquisition de huit A380.

Le projet se précise. Évoqué en novembre dernier par le président Iranien Hassan Rohani qui devait effectuer une visite officielle en France, annulée suite aux attentats du 13 novembre, l'achat d'appareils Airbus par la République islamique semble se confirmer. Le ministre iranien des Transports Abbas Akhoundi a déclaré que l'Iran allait «signer un contrat pour l'achat de 114 avions Airbus lors de la visite du président Hassan Rohani en France, prévue le 27 janvier». L'annonce de ce contrat a été faite alors que les représentants de 85 compagnies d'aviation étrangères sont réunies à Téhéran pour participer au sommet de l'aviation Iran 2016, organisé par CAPA (Centre for Aviation), un groupe de conseil et d'analyse en matière d'aviation. Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Airbus n'a pas souhaité commenter cette annonce. La signature d'un accord se concrétise habituellement en plusieurs étapes, dont celles d'une «lettre de motivation» ou d'un «protocole d'accord», ce qui pourrait être le cas lors du déplacement de Rohani à Paris.
L'Iran possède actuellement 256 avions dont «150 sont opérationnels (...) et avec une moyenne d'âge d'environ 20 ans», a précisé Abbas Akhoundi. «Nous avons besoin de 400 avions long et moyen courrier et de 100 avions court courrier», explique le ministre des Transports.

Source le Figaro économie

Certes, la vente de nos avions est une bonne nouvelle pour notre économie, je vous l'accorde à tous. Etant donné que nos Rafales ont du mal à se vendre à l'étranger, si les Airbus se vendent, tant mieux !!

Mais... quid des Droits de l'Homme ? Faire des affaires, d'accord. Mais la France, pays des Droits de l'Hommes et des Lumières, fait quand même des affaires avec une République Islamique qui a quand même exécuté environs 700 personnes dans les 6 premiers mois de l'année 2015 (Source : Amnesty International), sachant que la plupart des prévenus n'ont pas le droit à un avocat...

Et que penser de l'accord économique de la France passé avec l'Arabie-Saoudite qui n'est pas non plus exempt de tout reproche niveau Droits de l'Homme...

Alors, que fait-on ? l'économie doit-elle primer sur le respect des êtres humains ? Pour ma part, je ne crois pas...

Oui, je suis d'accord; en effet l'Iran est un état autoritaire. Les droits de l'homme sont bafoués et il existe une police religieuse et de la pensée. Ils ont aussi exécuté par centaines des opposants et une censure assez sévère et oui, ce pays est dirigé par un dogmatisme religieux dangereux. De plus, ils veulent l'arme nucléaire, c'est certain, s'ils ne l'ont pas déjà.

Mais de nombreux pays au monde ont des systèmes autoritaires, totalitaires et autocratiques.
Hélas dans le moyen orient il n'y a pas beaucoup de démocratie à part Israël et la Turquie (cette dernière prend un tournant islamo /conservateur qui s'oriente vers le vieil empire ottoman et a tendance à attaquer les kurdes plus que Daesh, qui doit rester notre ennemi numéro un) mais si on ne devait discuter ou négocier qu'avec les pays démocratiques, on n'aurait pas grand monde.
On négocie bien avec la Chine et la Russie qui sont très poins des valeurs de notre Occident. On peut espérer que l'ouverture économique avec le temps va changer les mentalités de la société civile de ce pays.

Maintenant, il faut bien défendre non salariés et comme on est un très gros pourvoyeur d 'armements si ce n'est pas nous, les autres concurrents vont eux négocier.

Là où vont mes souhaits : ne jamais relâcher la vigilance et toujours dénoncer les atteintes aux droits humains fondamentaux quels que soient les gouvernements.

Hey, salut vous deux !

Pour ma part je pense que vous avez tous les deux raisons dans vos argumentaires respectifs.

Mon intervention ne sera pas constructive en ce sens qu'elle ne se bornera qu'à couper la poire en deux mais bon...

Certes, la vente de nos avions est une bonne chose pour notre économie, OK.

Après, la fin justifie-t-elle les moyens ? Sans aller jusqu'au fait de voir dans ce marché avec la République islamique un irrespect des droits de l'homme, je me pose la question de savoir si la bonne marche de l'économie doit nécessairement passer par la négation de toute valeur.

Vous me répondrez sans doute qu'assurément et que cette vision économiste porte un nom, celui du capitalisme.

Mais précisément, nos dirigeants en réalisant ces ventes, pensent-ils vraiment à nos salariés ou davantage à l'économie dans son sens le plus globalisé (dont le but in fine serait de renforcer nos alliances, d'infléchir nos stratégies,etc...) ?

Personnellement, si j'ai conscience que les arcanes du pouvoir, qui plus est dans un monde aussi complexe qu'est le nôtre actuellement, sont complexes et nécessitent des alliances davantage stratégiques que basées sur un socle commun de valeurs (nous avons a priori l'Union Européenne pour çà, du moins était-ce l'utopie de départ avec l'idée paneuropéenne...), je ne peux que regretter que nos avions soient vendus à l'Iran ou que le Qatar rachète nos chaînes, nos clubs ou nos magasins.

Je le regrette comme je le regretterai pour toute âme vendant son âme au diable...

Alors, plusieurs points me viennent à l'esprit...

Sepheides a écrit:

Vous me répondrez sans doute qu'assurément et que cette vision économiste porte un nom, celui du capitalisme.

Alors là, je suis d'accord ! Le profit avant tout, l'argent avant les Droits de l'Homme, avant tout...

Bref, je suis d'accord avec Jean-christophe quand il dit qu'on fait bien du commerce avec la Chine et la Russie et que, vu notre système économique, nous sommes bien obligés de faire avec...

MAIS : sommes nous forcés de "commencer" ou "recommencer" à faire des affaires avec des pays tels que l'Iran ? N'avons nous déjà pas notre "quotas" de dictatures avec qui on commerce ? Alors certes, il faut commercer avec eux, car faire sans, cela crée de l'exclusion, du repli sur soi même et je suis bien content qu'un grand pays comme l'Iran sorte enfin de son spectre, mais... il faut simplement faire attention, notamment au niveau de leur nucléaire (seulement électrique ou militaire ?)...

De Gaulle a prouvé que si un pays veut l'arme nucléaire personne ne peut l'empêcher (si on avait écouté les anglo/américains en 1958, on n'aurait pas de défense nationale et de dissuasion nucléaire et on aurait encore des bases américaines en France peut être moins nombreuses, mais notre souveraineté serait plus limitée ).

Est-il souhaitable que l'Iran ait l'arme nucléaire ? Évidemment non. Est-il possible de l'empêcher ? Non plus car chaque pays est souverain.

 On ne peut qu'espérer que l'ouverture sur le monde change, peu à peu les esprits des citoyens. 

Dans la région, deux puissances ont l'arme atomique  : le Pakistan qui est une république fédérale islamique où le Premier ministre a l'essentiel des pouvoirs; pour le moment, on va dire qu'il est une démocratie ,avec une forte influence des chefs des armées et de renseignement. Ce pays a connu de très nombreux coups d'états et les droits de l'homme ne sont pas toujours respectés. 

Ensuite, Israël qui sans conteste est une vraie démocratie à l'occidentale, une république laïque et une démocratie libérale où le Premier ministre a aussi a la plénitude des pouvoirs. 

Je pense que nous devons négocier avec tout le monde et rester toujours vigilant sur les droits humains et toujours rappeler nos principes à chaque voyage politique dans les pays où cela n'est pas la norme. 

Le sort de nos salariés va-t-il s'améliorer avec les ventes de ces avions ou tout autre produit ? Évidemment non, mais cela permet de ne pas débaucher. 

Moi aussi, je regrette de voir les Qatar ou les autres acheter les pans entiers de nos clubs, châteaux, magasins, etc surtout si on imagine que ce capitalisme l'est tinté de très forte connotation religieuse qui peut être insidieuse. Mais là, on assiste surtout à la lâcheté de nos dirigeants et peut être aussi pour certains le moyen de s'enrichir au détriment d'un minimum de dignité.